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TZIGANES ET GITANS


Disponible en ligne sur le SAAL Photo Portal, ce livre retrace le périple d’Hans Silvester chez les Tziganes et Gitans qu’il a accompagnés dans leur quotidien.

La première fois que je les ai côtoyés, c’était en Camargue, aux Saintes Maries de la Mer, où ils venaient rendre hommage à Sara la Noire, leur sainte patronne. Ils m’ont tout de suite fasciné. A la fin des années cinquante, dans mon pays que je fuyais pour découvrir le monde, on ne connaissait plus les Gitans, eux qui, pendant la guerre, avaient fait partie des victimes des camps de concentration. Ceux que j’ai rencontrés d’abord en France puis, surtout, en Espagne m’ont fait découvrir le mode de vie dont je rêvais. Ils bougeaient, voyageaient, changeaient de décor au fil des saisons et des rencontres, s’aventuraient à tester la fraternité dans la diversité des contacts.

Il leur était naturel de ne pas s’enraciner. Casaniers, ils ne pouvaient l’être, ils auraient étouffé. Bien sûr, l’herbe n’était pas toujours verte, l’air toujours doux, ni les arbres garnis de fruits mûrs. Mais les boumians, comme on les appelait souvent alors, avaient leur place dans les villages. On les connaissait, on les attendait, ils venaient participer aux travaux des champs, ils arrivaient comme sur rendez-vous au moment de cueillir les cerises, les prunes ou les pommes. Un espace était prévu pour qu’ils y cantonnent leurs roulottes ou, plus tard, leurs voitures. Les hommes savaient ferrer les chevaux, les femmes vendaient la dentelle qu’elles fabriquaient et disaient la bonne aventure.

Les uns et les autres étaient des figures familières des campagnes où l’on ne les soupçonnait pas toujours de voler le linge mis à sécher ni les œufs des poules. Ils étaient plus souvent accueillis comme de vieilles connaissances mais devaient parfois quand même se soumettre à une épreuve incontournable : l’examen par les gendarmes. 
Et là, rares étaient les « sans faute ». Il manquait toujours un papier, certificat ou assurance, qu’il allait falloir produire sans délai sous peine d’amende. 
Le « statut » de Rom, celui de Gitan, de Tzigane, n’ont jamais été de tout repos. Ils menaient une vie bien difficile et, par ricochet, il n’était pas facile de les approcher. Les gendarmes veillaient. Leur surveillance sourcilleuse imposait un bon niveau de débrouillardise. Une qualité qui n’a jamais fait défaut aux gens du voyage et que j’ai eu l’occasion de développer à leur contact.

Grâce leur en soit rendue.

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